Plusieurs grandes entreprises (IBM, Microsoft, Google, etc.) s’intéressent au développement de l’ordinateur quantique. Si l'ordinateur quantique se développe, il disposera de capacités de calcul autrement plus élevées et considérables que les machines actuelles.
L’impact de l’ordinateur quantique sur la sécurité informatique
Aujourd'hui, la sécurité informatique est intimement liée à la capacité de calcul des ordinateurs qui vont tenter de décrypter les informations. Si des ordinateurs quantiques, d'une puissance incomparable à celle des ordinateurs contemporains, s'essayent à décrypter ces modèles de protection, ils seront nécessairement beaucoup plus efficaces, et seront à même de casser un certain nombre de mesures de protection, de cryptage actuelles.
Il va de soi, cependant, que si nous avons affaire à des ordinateurs quantiques, nous aurons également accès à des capacités de cryptages plus importantes et donc à des clés plus grandes.
Pour autant, cela signifie que les données anciennes, cryptées avec des méthodes traditionnelles, risquent d'être accessibles à l'ensemble de la population. Quand on sait qu'il s'agit actuellement de toutes nos données, de l'état civil à la santé en passant, par exemple, par les données bancaires, on imagine bien quel bouleversement cela peut représenter. Socialement, cela peut clairement avoir des côtés assez néfastes.
Le risque, c'est bien que toutes ces données soient visibles, piratées ou même falsifiées. Dans la mesure où elles seront accessibles à une majorité, cette majorité pourrait les transformer… sans que cela ne soit très facile de s'en rendre compte. Cela pourrait être utilisé par tout type d'individus malhonnêtes.
Pour se prémunir de tels risques, les gens devront s'équiper d'ordinateurs quantiques.
Il faudra être très attentif à ce qui va se produire pendant la phase de transition, pour pouvoir anticiper le changement. Sommes-nous prêts à cela ? Certainement pas. Cependant, il est important de garder à l'esprit que l'ordinateur quantique n’est pas pour demain. Il n'est pas possible de se préparer à quelque chose qui demeure encore très improbable (à savoir son arrivée prochaine, pas son arrivée dans l'absolu). D'autant plus que nous disposons encore d'informations au sujet de son développement.
Il est important de réaliser que la cryptographie quantique n'est pas nécessairement liée à l'ordinateur quantique, et qu’il est possible d'avoir une cryptographie quantique sans ordinateur quantique. Il se peut donc que de telles méthodes de cryptographie précèdent les ordinateurs quantiques. Cela nous permettrait de mieux crypter les données et de les rendre plus difficiles à décrypter pour un ordinateur actuel certes, mais également pour un ordinateur quantique. Le principe de cette méthode consiste à transmettre des clés de cryptages sous forme quantique.
Concrètement, la meilleure protection contre un ordinateur quantique, pour des données qui ont été cryptées selon les modèles symétriques ou asymétriques, c'est de les crypter à nouveau, de façon à ce qu'elles répondent au modèle quantique. Ce que nous pensions être des protections fiables – et qui le sont dans le cadre des ordinateurs actuels – sont tout simplement mises en échec face à la capacité de calcul ô combien supérieure d'un ordinateur quantique. Elles ne sont tout simplement plus fiables. Le problème étant que ces données sont très nombreuses et que nous ne penserons probablement pas à toutes les crypter de nouveau.
Cela soulève de nombreuses questions intéressantes, notamment celle des crypto-monnaies comme le Bitcoin. Ces crypto-monnaies reposent sur les techniques de cryptages. Elles sont liées à la confiance, elle-même liée à ces techniques de cryptage, qui garantit l'absence de nécessité d'une autorité référante pour la monnaie. Une capacité de calcul beaucoup plus élevée, comme cela pourrait être le cas avec un ordinateur quantique, remettrait en cause les principes de cryptages sur lesquels reposent ces monnaies.
Quel impact pour l’intelligence artificielle
L'ordinateur quantique est en mesure de rendre des services considérables. L'intelligence artificielle dépend en grande partie de la puissance de calcul. Les techniques d'apprentissage des machines ont fait des progrès considérables grâce à l'augmentation des capacités des processeurs. Si cela continue, nous devrions pouvoir être en mesure de traiter plus encore de données. Cela pourrait servir à mettre en place de la reconnaissance des formes, de la vision, de la reconnaissance de la parole ; où pour traiter des données scientifiques, biologiques par exemple.
Cela contribuerait à l'avancée des connaissances de manière tout à fait considérable.
Tous les domaines qui nécessitent d'importantes ressources de calculs pourraient profiter de l'ordinateur quantique. Qu'il s'agisse de l'informatique (reconnaissance des formes, traitement de quantités massives de données), des domaines scientifiques… tous pourraient y trouver un intérêt. Avec des ordinateurs quantiques, nous serions en mesure d'explorer l'ensemble des données génomiques. Il serait possible de faire de la simulation relative au climat, de comprendre certains modèles de la nature… C'est pour toutes ces raisons que ces calculateurs pourraient représenter une avancée considérable.